Том 3. Публицистические произведения - страница 41
Napoléon, c’est la parodie sérieuse de Charlemagne… N’ayant pas le sentiment de son droit, il a toujours joué un rôle, et c’est ce quelque chose de mondain qui ôte toute grandeur à sa grandeur. Sa tentative de recommencer Charlemagne n’était pas seulement un anachronisme comme pour Louis XIV, pour Charles V, ses devanciers, mais c’était un scandaleux contresens. Car elle se faisait au nom d’un Pouvoir, la Révolution, qui s’était donné pour mission essentielle d’essuyer jusqu’aux derniers vestiges de l’œuvre de Charlemagne.
1. Qu’est-ce que le lieu commun sur la Monarchie universelle? D’où vient-il?..
2. L’équilibre politique est, dans l’histoire, le pendant de la division des pouvoirs, dans le droit public. L’un et l’autre — conséquences, du point de vue révolutionnaire, négation du point de vue organique.
3. La Monarchie universelle c’est l’Empire. Or l’Empire a toujours existé. Seulement il a changé de mains.
4. Les 4 Empires: Assyrie, Perse, Macédoine, Rome. A Constantin commence le 5-ième, l’Empire définitif, l’Empire chrétien.
5. On ne peut nier l’Empire chrétien sans nier l’Eglise chrétienne. L’un et l’autre sont corrélatifs. Dans les deux cas c’est nier la tradition.
6. L’Eglise, en consacrant l’Empire, se l’est associé — p
De là vient que tout ce qui nie le Christianisme est souvent très puissant comme destruction, mais toujours nul comme organisation — parce que c’est une révolte contre l’Empire.
7. Mais cet Empire qui, en principe, est indéfectible a pu, en réalité, avoir ses défaillances, ses intermittences, ses éclipses.
8. Qu’est-ce que l’histoire de l’Occident commençant à Charlemagne et qui s’achève sous nos yeux?
C’est l’histoire de l’Empire usurpé.
9. Le Pape, en révolte contre l’Eglise universelle, a usurpé les droits de l’Empire qu’il a partagé, comme une dépouille, avec le soi-disant Empereur d’Occident.
10. De là ce qui arrive ordinairement entre complices. La longue lutte entre la Papauté de Rome, schismatique, et l’Empire d’Occident, usurpé, aboutissant, pour l’une, à la Réformation, c’est-à-d
Nous touchons à la Monarchie universelle, c’est-à-d
La Révolution de 1789 c’était la dissolution de l’Occident. Elle a détruit l’autonomie de l’Occident.
La Révolution a tué, en Occident, le Pouvoir intérieur, indigène, et l’a, par cons<é> qu
ses propres entrailles, est condamnée, par l’instinct de sa conservation, à l’aller emprunter du dehors.
Napoléon a marqué la dernière tentative désespérée de l’Occident de se créer un Pouvoir indigène, elle a échoué nécessairement. Car on ne saurait tirer le Pouvoir du Principe Révolutionnaire. Or, Napoléon n’était pas et ne pouvait être autre chose.
Ainsi, depuis 1815, l’Empire de l’Occident n’est plus dans l’Occident. L’Empire s’est tout entier retiré et concentré là où de tout temps a été la tradition légitime de l’Empire. — L’année 1848 en a commencé l’inauguration définitive… Il faut toutefois qu’elle s’aide de deux grands faits qui sont en voie de s’accomplir.
Dans l’ordre temporel l’organisation de l’Empire Gréco-Slave. Dans l’ordre spirituel — la réunion des deux Eglises.
Le premier de ces faits a décidément commencé le jour où l’Autriche, pour sauver un simulacre d’existence, a eu recours à l’assistance de la Russie. Car une Autriche, sauvée par la Russie, est de toute nécessité une Autriche absorbée par la Russie (un peu plus tôt,
Or l’absorption de l’Autriche n’est pas seulement le complément nécessaire de la Russie comme Empire slave, c’est encore la soumission à celle-ci de l’Allemagne et de l’Italie, les deux pays d’Empire.
L’autre fait, prélude de la réunion des Eglises, c’est le Pape de Rome dépouillé de son pouvoir temporel.