Том 3. Публицистические произведения - страница 37

стр.

Telle est selon nous la situation actuelle de l’Occident. La Révolution, conséquence logique et résumé définitif de la civilisation moderne, de la civilisation que le rationalisme anti-chrétien a conquise sur l’Eglise romaine, — la Révolution, convaincue par le fait d’une impuissance absolue comme organisation, mais d’une puissance presque aussi grande comme dissolvant, — d’autre part, ce qui restait à l’Europe des éléments de l’ancienne société, assez vivants encore, pour refouler, au besoin, sur un point donné l’action matérielle de la Révolution, mais tellement eux aussi, pénétrés, saturés et altérés par le principe révolutionnaire, qu’ils en sont devenus comme impuissants à produire quelque chose, qui fût généralement accepté par la société européenne, comme une autorité légitime, — tel est le dilemme, qui se pose en ce moment dans toute son immense gravité. La part d’incertitude que l’avenir se réserve ne porte que sur un seul point: c’est de savoir combien de temps il faudra à une situation semblable, pour produire toutes ces conséquences. Quant à la nature de ces conséquences, on ne saurait les pressentir qu’en sortant complètement du point de vue occidental et en se résignant à comprendre cette vérité vulgaire: c’est que l’Occident européen n’est que la moitié d’un grand tout organique et que les difficultés en apparence insolubles qui la travaillent ne trouveront leur solution que dans l’autre moitié…

<МАТЕРИАЛЫ К ТРАКТАТУ «РОССИЯ И ЗАПАД»>
<Программы трактата>

<1>

<2>

LA RUSSIE ET L’OCCIDENT

I. Situation générale

I. La Situation en 1849

II. Question Romaine

II. La Question Romaine

III. L’Italie

III. L’Italie

IV. L’Unité Allemande

IV. L’Unité Allemande

V. L’Autriche

V. L’Autriche

VI. La Russie

VI. La Russie

VII. La Russie et Napoléon

VII. La Russie et Napoléon

VIII. L’Avenir

VIII. La Russie et la Révolution

IX. L’Avenir

<МАТЕРИАЛЫ К ГЛАВЕ III>
<1>
L’ITALIE

Que veut l’Italie? Le vrai, le factice.

Le vrai: l’indépendance, la souveraineté municipale avec un lien fédéral — l’expulsion de l’étranger, de l’Allemand.

Le faux: l’utopie classique: l’Italie unitaire. Rome à la tête. Restauration romaine.

D’où vient cette utopie? — Son origine — son rôle dans le passé — et jusqu’à nos jours.

Deux Italies. Celle du peuple, des masses, de la réalité. — L’Italie des lettrés, savants, révolutionnaires, depuis Petrarca jusqu’à Mazzini.

Rôle tout particulier de cette tendance des lettrés en Italie. Sa signification: c’est une tradition de l’ancienne Rome, de la Rome payenne. — Pourquoi ce simulacre a plus de réalité en Italie qu’ailleurs.

L’Italie romaine était une Italie conquise. Voilà pourquoi l’unité de l’Italie, telle que ces mssrs l’entendent, est un fait romain et nullement italien.

L’Italie, alors, était la chose de Rome, parce que Rome avait l’Empire.

Ce que c’est que l’Empire. C’est une délégation, les droits qu’elle confère.

On les perd, ces droits, quand la délégation est révoquée — on les perd avec l’Empire. — C’est ce qui est arrivé avec Rome. Mais le siège de l’Empire n’étant plus en Italie, il n’y a plus lieu à cette unité factice. — Elle recouvre de plein droit son indépendance et ses autonomies locales.

Retrait de l’Empire à Rome et son transfert à l’Orient. C’est la donnée chrétienne que la donnée payenne cherche à nier.

Et voilà pourquoi elle méconnaît la véritable situation de l’Italie.

Une Italie rendue à la liberté de ses mouvements, mais dépouillée de l’Empire, — une Italie, dépouillée de l’Empire, mais ne pouvant se passer de l’autorité impériale.

L’autorité impériale: c’est le lien du faisceau.

Pourquoi cette autorité n’a jamais tenu toute la place qui lui revient — la Papauté l’a paralysée.

Lutte de la Papauté et de l’Empire — ses conséquences pour l’Italie.

Papauté romaine et Empire germanique. Tous deux — usurpateurs vis-à-vis l’Orient — d’abord complices, puis ennemis. L’Italie — la proie qu’ils se disputent. — De là tous ses malheurs.

Coup d’œil rapide sur cette lamentable histoire.

Tous les deux appellent en Italie l’étranger qui s’y établit à demeure. La Papauté, bien que diminuée, garde touj Rome, centre du monde. L’Empire, en croulant, lègue à l’Italie la domination autrichienne. La dernière lutte: l’Autriche plus étrangère que jamais. L’Italie plus déchirée que jamais. La Papauté se rapprochant de l’Autriche. La cause de l’Indépendance s’identifiant de plus en plus à la cause révolutionnaire. — Immense gravité de la situation.